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Un film qui, tout en étant dans un univers musical, fait un excellent travail de mémoire sur l'histoire de Trinidad et Tobago.
Le Calypso c'est l'âme de l'île de Trinidad. Depuis 3 siècles, ses interprètes sont les troubadours du monde créole. Improvisateurs hors pair, poètes allergiques à toutes les censures, les Calypsoniens racontent l'esclavage, la libération, les guerres et la vie de tous les jours… sans jamais oublier l'amour, avec une furieuse dose d'humour et de sexe.
Mélodies envoûtantes et tubes éternels, au rythme desquelles les corps se délient et chantent les joies et les drames de tout un peuple.
Calypso @ Dirty Jim's, raconte l'histoire de ces retrouvailles avec cette génération d'artistes dans les hauts lieux du Calypso et sur la scene du fameux "Dirty Jim's Club" reconstitué pour les besoins du film.
A Port of Spain, les Calypsoniens ont pris de l'âge mais leur énergie reste intacte. Comme leurs voix, "golden voices" pleines de "soul" et de chaleur tropicale !
En studio, les derniers grands maîtres reviennent interpréter les classiques du Calypso
"Rum & Coca Cola", "Jean and Dinah", "Shame and scandal in the family", soutenus par les musiciens de l'époque du Dirty Jim's. Au cours de ces sessions exceptionnelles, les chanteurs évoquent leurs débuts, la vie de bohème,et la dure compétition pour devenir le King.
Tourné en marge du carnaval, qui déferle dans les rues au son de la soca des "soundsystem", ce documentaire musical - coloré et emouvant - est une évocation sensible et originale de l'age d'or du Calypso.
Dirty Jim's : l'histoire
Un club mythique de l'après-guerre à Port of Spain, capitale de l'île de Trinidad, ouvert par un soldat américain dans une ancienne fabrique de rhum. On raconte que ce night club lui aurait été offert en cadeau de mariage par son beau-père, l'un des plus gros producteurs de rhum de l'île, qui voyait là un moyen pratique de caser sa fille à un Yankee et d'écouler par la même occasion sa marchandise invendue.
Le "Swizzle" est un bâtonnet avec en son bout, une étoile de bois qui sert à la préparation de la soupe de Calaloo. Il était là recyclé et servait à écraser en petits morceaux les fruits utilisés dans la préparation des cocktails
Un lieu au chic canaille. Le Dirty Jim fut le premier établissement fréquenté à la fois par les noirs et les blancs, "The Place To Be" pour tous et toutes, marins en virée à terre, touristes en escale et grosses fortunes locales, bad boys et femmes de petite vertu.
Un endroit où l'on pouvait écouter la crème des Calypsoniens, mais aussi se rincer l'œil au spectacle des danseuses de limbo et l'effeuillage des strip-teaseuses, tout en sirotant un des multiples "Swizzle" cocktails qui faisaient la réputation de l'endroit.
Du Dirty Jim il ne reste malheureusement plus rien. La plupart de ceux qui ont fait la réputation du lieu sont partis pour l'autre rive. Aujourd'hui à cinquante ans de distance, les souvenirs s'entrechoquent, sans qu'il soit toujours possible de démêler le vrai du faux, le réel du fantasmé. Reste quelques photos de mauvaise qualité, des souvenirs et surtout un nom, la dernière trace d'une époque - l'âge d'or du Calypso - aujourd'hui révolue.
Note d'intention
"Moi l'Africaine née au Cameroun, j'ai découvert Trinidad à travers son carnaval. Cette île des Caraïbes me faisait profondément penser à l'Afrique. Je me sentais chez moi. Le carnaval me rappelait certains rites de mon pays. Cette impression d'avoir des racines et de la famille en commun. J'étais attirée par l'héritage culturel et historique de cette île qui m'interpellait. Au cours de mes nombreuses visites à Trinidad, je me sentais intégrée, les gens me prenaient pour une trinidadienne. Et que ne fut leur surprise quand je leur révélais ma véritable identité ! Ils me regardaient avec tendresse et une certaine fierté. Lors de mon dernier voyage à Trinidad en août 2002 un fait curieux se produisit. Juste avant de m'envoler pour Paris, alors que je regardais avec nostalgie pour la dernière fois la baie de Maracas, un vieux pécheur s'approcha de moi et engagea la conversation. Il me parla de la beauté de cette baie en me chantonnant des vieilles chansons de calypso dont le contenu vantait la beauté de son île tout en battant le rythme sur la coque de son vieux bateau de la même façon que les griots de mon village me contaient l'histoire de mes ancêtres au son des tam-tams.. À mon tour, je devais contribuer à la transmission de cet héritage caribéen…"
TITRE DU FILM : Calypso at Dirty Jim's
SOCIETES DE PRODUCTION :
Maturity Music Limited & Dynamo Production
PRINCIPAUX PARTENAIRES :
Planète - Canal Antilles Prodom - UNDP Caraïbes (UNESCO)
Centre National de la Cinématographie - PROCIREP, ANGOA, AGICOAAUTEUR
REALISATION : Pascale OBOLO
GENRE : Documentaire
DUREE : 54' / 85'
DATE DE PRODUCTION : 2005
SUPPORT ET FORMAT DE TOURNAGE : Béta numérique 16/9 - super 8
LIEUX DE TOURNAGE : Trinidad et Tobago, West Indies
SUPPORT ET FORMAT DE DIFFUSION : Béta numérique 16/9 et 4/3 (VF et VO)
Festivals
Le film a été sélectionné dans les festivals :
Festival du film Panafricain 2006 à Cannes :
prix Dikalo : Meilleur film documentaire
Festival du film Vues d'Afrique 2006 à Montreal :
prix Mention spéciale du Jury
et sélection au Festival du film d'Amiens
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