Le premier album de Gyptian vient de sortir chez VP et d'emblée, on ne peut s'empêcher de penser à I Wayne. Ces deux jeunes talents ont un profil et un parcours très similaires et, encore une fois, VP mise sur un chanteur dont les hits ne se comptent pour l'instant que sur les doigts d'une main. Sobrement intitulé "My Name Is Gyptian", ce premier opus reprend la même formule que celui d'I Wayne. Peu de singles sur cet album, si ce n'est bien sûr ceux qui ont fait la notoriété de Gyptian : bien évidemment Serious times sur le Spiritual war riddim, remasterisé pour l'occasion, et Mama sur le Triumphant, mais aussi You never know sur le Handle et Beng beng sur le riddim du même nom.

Le reste des 15 titres qui composent l'album laisse place à des morceaux plus confidentiels et assez inégaux. On ne s'arrêtera pas bien longtemps sur des chansons comme Around the world, Stop the fussing and fighting ou Holiday avec Keisha, un peu trop faiblardes pour faire mouche. Mais on découvre quand même quelques perles, à l'image des très bon duos avec Teflon (Woman I love you), et Roundhead (Through the valley), ganja tune qu'on écoute volontiers en boucle.

Parmi les inédits solo, on retiendra surtout les superbes Beautiful lady, Take me higher et Take my money et les très agréables Keep on knocking et What are we fighting for, qui sont tous un très bon reflet du registre dans lequel évolue Gyptian et donne bien la mesure de son potentiel vocal. On n'est souvent pas très loin de Jah cure, même si la voix de Gyptian a cette touche de jeunesse et de fraîcheur en plus, lui donnant une teinte plus gaie et moins lancinante que celle de son aîné. Sans être la révélation de l'année, ce premier effort de Gyptian est à souligner et vient se ranger aisément, entre ceux d'I Wayne et Natty King, parmi les albums à posséder de la nouvelle génération reggae.

Chronique écrite par Alexandre Tonus