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Sacré et mythologies modernes

Exposition Françoise Sémiramoth (plasticienne) et Françoise Donadieu (écrivain) Les rencontres du Sacré, Retour de Caroline : La part du mythe dans l'Histoire.
  • Sacré et mythologies modernes
Genre : Exposition

Lundi 05 janvier 2009

Horaires : 00:00
Pays principal concerné : Rubrique : Arts plastiques, Littérature / édition
France

Jean Genet : Je dis à Giacometti :
Moi._ Il faut avoir le cœur bien accroché pour garder une de vos statues chez soi
Lui._ Pourquoi ?
J'hésite à répondre ? Ma phrase va le faire se foutre de moi
Moi ?_ Une de vos statues dans une chambre, et la chambre est un temple.


Jean Genet L'atelier de Giacometti



Il n'y a pas un art sacré - qui serait lié à une religion, qui exprimerait la transcendance -, ni un art du sacré - qui serait réservé à certaines cultures plus aptes que d'autres en ce domaine -, l'art est l'espace du sacré.
Les artistes contemporains doivent-ils occuper cet espace ?
Peuvent-ils abandonner ces territoires aux fanatiques de tout poil, aux sectaires, aux niais ? Ces territoires existent, nous les avons toujours hantés et nous les hanterons toujours, même si c'est littéralement, c'est à dire comme fantômes.

Il n'est évidemment pas question de nier tout l'apport critique (théorique et artistique) que le XXème siècle a proposé à la réflexion sur la dimension sacrée de l'œuvre d'art; il ne faut pas non plus oublier les manipulations idéologiques que peut susciter l'emploi de ces termes accolés.
Mais pour autant est-il interdit de s'interroger sur la pertinence de la définition que donne Jean-Claude Renard "Le sacré est le sentiment, indifféremment religieux ou laïque qu'il y a quelque chose en l'homme, un point pur, un centre de vie que la dégradation ou le désespoir ou la contrainte ne consument jamais tout à fait" ainsi que sur la possibilité de découvrir "ce point pur" dans des œuvres contemporaines ?

Quand j'ai vu pour la première fois "La bête à cinq têtes" de Françoise Sémiramoth, j'ai subi le choc de cette découverte, je me suis sentie en même temps hors de moi et au plus profond de moi, en "ce point pur" qui est à la fois zénith et nadir, fusion avec le plus intime et avec le plus anonyme.
Revenue à moi, j'ai immédiatement trouvé dans ma mémoire le nom qui désignait cette œuvre, la sans-visage. Il me venait d'un poème d'Yves Bonnefoy.
J'ai aussi trouvé la figure qui cristallisait les émotions que je ressentais, Antigone. Elle me venait du mythe grec.
Il m'a semblé alors que la poésie et le mythe pouvaient mettre en mots cette force énigmatique et j'ai eu le désir impérieux d'écrire, non pour résoudre mais pour célébrer ce mystère.




Françoise Donadieu

Renseignements / Lieu


( 2009-01-05 00:00:00 )
42, La Canebière
Marseille ( 13001 )
France




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