Leila Haddad, la grande prêtresse de la danse orientale, remonte les pas de ces danseuses méconnues et si savantes de la vie. La danse est une voyageuse, partie du Rajasthan (Inde du Nord) vers le IVe siècle, dont les chemins se croisent en Haute Egypte, abreuvant aux sources d'un Nil mythique toutes les danses profanes du monde, jusqu'à la danse moderne qui jaillira au début du XXe siècle. Dans cette nouvelle création, Leila Haddad fait dialoguer deux "escales" de la danse, les danses ghawazee de la Haute Egypte avec celles des Kalbeyas du Rajasthan. Les fils invisibles du "voyage" et de l'épopée rom tissent leur inconscient vagabond. Accompagnée par sept musiciens tziganes égyptiens, Leila Haddad invente un spectacle en forme de défi. Pour ces musiciens virtuoses de Haute Egypte, seule l'improvisation régit le flot des sons, suspendus au "tarab", un état de transe et d'extase qui surgit là où on ne l'attend pas. La danse pure et savante de Leila Haddad en suit les volutes capricieuses. Leila Haddad est une femme libre qui combat pour imposer la "danse orientale" comme un art majeur.