A travers son film, Karima Saïdi veut avant tout effectuer un travail sur la mémoire : celle de sa mère, atteinte d'Alzheimer, mais plus largement celle d'une communauté toute entière et à son immigration. A travers les derniers instants de sa mère, Karima Saïdi interroge sa propre relation à la religion et à l'histoire de l'immigration en Belgique. En filmant la perte d'identité de sa mère, Karima Saïdi part à la recherche de la sienne. "Face à ma mère atteinte de la maladie d'Alzheimer, explique-t-elle, je me suis retrouvée à rassembler ce qui était épars et à tenter de reconstituer sa mémoire avant qu'elle ne s'efface pour de bon. Issue de la première génération d'immigrés marocains en Belgique, déracinée, ma mère a en somme vécu un double exil : après avoir dû quitter sa terre maternelle, elle a ensuite cru y être retournée. Sa mort se fait soudain le prisme d'une autre mémoire, collective cette fois : celle d'une communauté qui s'est exilée en Belgique."
Un film de Karima Saïdi, Maroc, documentaire, 60'
Production : Waq Waq Studio (Karim Aïtouna)
avec le soutien du Fonds Image de la Francophonie (session d'avril 2017) d'un montant de 22500 €