L'homosexualité au Cameroun est passible de 6 mois à 5 ans d'emprisonnement. La société camerounaise est-elle pour autant homophobe ? Les libertés individuelles ne signifient-elles rien dans cette société ?
A travers les parcours de trois homosexuels et d'une avocate, Alice Nkom, le Cameroun se dévoile pour nous laisser apercevoir les restes d'une influence coloniale sur une tradition communautaire encore bien présente.
Plus qu'un jugement de valeur, ce film cherche à mieux comprendre cette société apparemment homophobe.
Au Cameroun, le "nkuta" est un sac en toile de jute. L'expression "sortir du nkuta" fait référence à l'expression française des années 80 "sortir du placard" ou plus communément aujourd'hui au "coming out".
Au Cameroun, l'homosexualité est pénalisée depuis 1972 lorsque le Président Ahidjo signe l'ordonnance de l'article 347bis. Début 2006 paraît dans plusieurs journaux camerounais une liste dénonçant la prétendue homosexualité de 50 personnes influentes. Cette révélation fait l'effet d'un coup de tonnerre dans la société camerounaise : jusqu'alors, dans l'opinion publique, il était évident qu'il n'y a pas d'homosexuels au Cameroun ! Depuis la publication de cette liste, la société camerounaise se trouve confrontée à une crise à double tranchant : d'une part, il est enfin possible de prononcer le mot "homosexualité" ouvertement, prémices houleuses d'une reconnaissance à venir, mais d'autre part, la répression à l'égard des personnes désignées comme homosexuelles s‘avère particulièrement violente : amendes, emprisonnements, mises à l'index. Personne n'est à l'abri sauf si on a les moyens d'acheter le silence. Dès 2005, l'avocate Maître Alice N'Kom décide de défendre gracieusement onze hommes arrêtés et emprisonnés en préventive parce que soupçonnés d'homosexualité.
Pour elle, l'article 347bis s'oppose à la constitution de 1996 qui reconnaît les libertés individuelles. Si cette liste accuse la haute société camerounaise, ce sont bien "les petites gens" comme Muriel et Elvis qui pâtissent de la rumeur.
Ils vivent au quotidien entre sacrifices et mensonges afin de conserver une liberté toute relative.
France // 2009 // Couleur // 52'
vo fr/ang, st fr
REALISATEUR : Céline Metzger
IMAGE : Céline Metzger
MONTAGE : Anne Delrieu
AVEC Me Alice Nkom
PRODUCTION / DISTRIBUTION : Les films du balibari
FESTIVALS
2010 | 8ème Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains (FIFDH) | Du 5 au 14 Mars 2010 | GENEVE, Suisse | www.fifdh.org
* Sélection
Festival du film LGBT de Toulouse
* Prix documentaire
Festival International du Film Lesbien et Féministe de Paris
* Sélection
Doxa : Festival du film documentaire de Vancouver
* Sélection
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